Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Didier Begoude, Tata Precillia Ngome et Kathleen Flaherty

Année :

2017

Publié par :

Institut international de recherche sur les politiques alimentaires et Institut de Recherche Agricole pour le Développement

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Publications

Faible niveau d’investissement

Si, entre 2012 et 2014, les dépenses de recherche agricole du Cameroun ont pu croître de 10% grâce au renforcement des contributions de l’État et d’autres organisations, la part du PIBA qu’elles représentent (0,34% en 2014) reste néanmoins bien en deçà de la cible de 1% recommandée par l’UA et l’ONU. Des investissements plus importants sont nécessaires, notamment pour améliorer l’offre de formation, la conduite d’enquêtes fondamentales, la mise en place des bases de données, les équipements des laboratoires et les infrastructures.

Défis liés aux capacités

Ces dernières années, le principal organisme public de recherche agricole, l’IRAD, a vu baisser son effectif de chercheurs agricoles: aux départs à la retraite (âge officiel de la retraite est de seulement 55 ans) se sont ajoutées des démissions motivées par l’insatisfaction au travail et par des salaires non-compétitifs. Le manque de personnel est particulièrement aigu dans les domaines axés sur la production animale, la nutrition et la sécurité alimentaire, les arbres fruitiers, les légumes et certaines cultures vivrières indigènes autres que le maïs et le manioc.

Importance de l’aide extérieure

Mis en oeuvre par l’Agence française de développement, le programme C2D d’annulation et de reconversion de la dette camerounaise à la France a contribué plus de 2 milliards de francs CFA aux projets de recherche de l’IRAD pour les années 2014–2017. Ce financement a facilité la mise à niveau des laboratoires, y compris l’achat de fournitures et d’équipements indispensables et, de plus, une partie des apports du C2D alimente un fonds concurrentiel d’appui à des recherches initiées par le secteur privé.

Faible appui de l’État

En 2014, l’IRAD n’a tiré que le tiers de son financement de l’État, le reste provenant de l’aide extérieure, de la vente de biens et services et des organisations de producteurs. Cette diversification réduit quelque peu la volatilité générale du financement, mais la faible subvention de l’État enfreint la capacité de l’IRAD à assumer ses coûts fixes, tels les salaires: le manque de fonds publics limite ainsi ses effectifs, mais aussi sa compétitivité, en l’empêchant d’offrir des salaires à parité avec ceux de l’enseignement supérieur et du secteur privé.