Auteurs :

Nienke Beintema et Gert-Jan Stads

Année :

2017

Publié par :

Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

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Publications

En Afrique au sud du Sahara, c’est une exploitation intensifiée des terres (relativement abondantes) plutôt qu’un renforcement de l’efficacité technique qui a été la force motrice de la croissance agricole pendant les 50 dernières années. Cependant, l’accroissement démographique rapide et les effets néfastes du changement climatique pèsent toujours plus sur la disponibilité et la fertilité des terres en menaçant aussi l’accès à l'eau. L’impact positif des investissements dans la recherche agricole sur la croissance agricole — et le fait que les taux de rendement découlant de ces investissements soient plus élevés que ceux qui résultent d’autres types de dépenses publiques agricoles et non agricoles — soulignent l’urgence pour les pays de renforcer leurs investissements dans la recherche agricole et d’instaurer des politiques judicieuses visant la promotion d’innovations technologiques et institutionnelles au sein du secteur agricole.

Ce rapport évalue les évolutions des investissements, du capital humain et des résultats dans la recherche agricole en Afrique. Le rapport fait ressortir les grandes tendances transversales et les défis qui se dégagent des données nationales. La présentation de l’information est structurée selon quatre axes thématiques, à savoir la capacité de financement, le capital humain, les produits et résultats de la recherche, et la configuration institutionnelle.

Parmi les principales constatations du rapport figurent les points suivants :

  • Les dépenses en recherche agricole en Afrique au sud du Sahara ont augmenté de près de 50 % entre 2000 et 2014. Cependant, le sous-investissement persiste : 33 des 40 pays pour lesquels des données étaient disponibles dépensaient moins de 1 % de leur PIB agricole dans la recherche agricole.
  • Dans l'ensemble des pays africains, l’effectif total des chercheurs agricoles a augmenté de 70 % au cours de la période 2000–2014. Cependant, de nombreux chercheurs agricoles approchent l’âge de la retraite, surtout parmi les titulaires d’un doctorat. À moins d’élaborer des stratégies de recrutement et de formation pour assurer la relève, ceux-ci auront d’ici peu affaire à de graves lacunes dans les connaissances institutionnelles.
  • La participation des femmes dans la recherche agricole reste faible, bien que les chercheuses se trouvent dans une position unique pour relever les défis urgents auxquels sont confrontés les agriculteurs africains, dont la majorité sont des femmes.
  • La recherche agricole dans un grand nombre de pays africains demeure tributaire des apports instables des bailleurs de fonds.
  • Le caractère obsolète des installations et équipements de recherche fait obstacle à la conduite de recherches productives —facteur préjudiciable au nombre et à la qualité des résultats futurs de la recherche, le tout aboutissant en définitive à un impact réduit.

En conclusion, le rapport présente un nombre de mesures politiques que les gouvernements africains devraient mettre en place pour relever les défis liés au financement, à la capacité humaine, aux résultats, à l'infrastructure et à la structure institutionnelle de la recherche agricole.