Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Marcellin Allagbé et Gert-Jan Stads

Année :

2017

Publié par :

Institut international de recherches sur les politiques et Institut national de recherches agricoles du Bénin

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Publications

Dépenses erratiques

De 41% entre 2000 et 2014, la hausse des dépenses de la recherche agricole reflète principalement une participation accrue de l’UAC et un renforcement des revenus générés en interne à l’INRAB. Or les niveaux de dépenses annuels ont fortement fluctué. La subvention de l’État couvrant à peine sa facture salariale, l’INRAB est resté dépendant des projets de courte durée de l’aide extérieure et de ses propres ventes de semences. Une amélioration s’annonce depuis que le gouvernement a autorisé l’accord d’une subvention spéciale à l’INRAB en 2016.

Vieillissement des chercheurs

Pendant les restrictions au recrutement qui ont frappé la fonction publique de 1986 à bien récemment, l’INRAB ne pouvait se doter que de chercheurs contractuels, solution problématique vu la pénurie de fonds. Aujourd’hui, dans nombre de disciplines clés, l’institut ne dispose pas de masse critique de chercheurs. Et, comme effet secondaire du gel de recrutement, plus de 80% de ses chercheurs sont âgés de 50 ans ou plus, alors que l’âge officiel de la retraite est fixé à 60 ans. La priorité doit donc être accordée d’urgence au recrutement et à la formation de jeunes chercheurs.

Rémunération inéquitable

Classés fonctionnaires, les scientifiques de l’INRAB gagnent bien moins que leurs collègues universitaires qui sont classés chercheurs et profitent aussi des avantages accordés aux membres du CAMES. Ces différences expliquent la difficulté de l’INRAB de s’attirer du personnel qualifié. À noter que les universités entretiennent des liens bien plus faibles avec les agriculteurs que l’INRAB dont la recherche appliquée répond à leurs besoins spécifiques. On s’attend à l’entérinement prochain d’un décret établissant la parité d’instituts de secteurs différents.

Besoin d’immobilisations

La plupart des laboratoires de l’INRAB manquent d’équipements et d’installations modernes et le nombre de véhicules est insuffisant. Les faibles niveaux d’immobilisations sont à l’origine de la dégradation progressive des infrastructures de recherche qui, à son tour, a des répercussions négatives sur la qualité et la quantité des résultats de la recherche. Il est donc crucial d’investir dans la remise à neuf des centres de recherche qui ne sont pas déjà en voie de réhabilitation sous le PPAAO/WAAPP.