Auteurs :

Stads, Gert-Jan; Sène, Louis

Année :

2010

Publié par :

Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI); et l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA)

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Publications

Au cours des dernières décennies, la R&D agricole du Sénégal a été en grande partie tributaire de l’aide accordée par ses bailleurs de fonds, notamment sous la  forme des projets successifs dirigés par la Banque mondiale. L’affaiblissement du soutien des donateurs comme du Gouvernement sénégalais a entraîné une baisse progressive du budget global affecté à la R&D agricole. Le PSAOP que dirige la Banque mondiale a permis d’introduire des changements institutionnels importants au sein des principaux organismes agricoles publics, l’ISRA et l’ITA, et d’instaurer le FNRAA, mécanisme de financement compétitif qui a transformé le financement de la R&D agricole et stimulé la participation du secteur privé et de l’enseignement supérieur à la recherche agricole nationale. Comme les stipulations du FNRAA empêchent
les bailleurs de fonds de prendre en charge des frais fixes de recherche et puisque le Gouvernement sénégalais n’a pu combler le vide grandissant, l’ISRA et l’ITA devront tous deux rationaliser davantage encore la gestion de leurs activités et développer d’autres sources de financement.

Malgré les investissements, pourtant considérables, réalisés dans le cadre du PSAOP pour renforcer les capacités humaines, l’ISRA et l’ITA ont, au cours des cinq  dernières années, subi de lourdes pertes de capacités de recherche. On relève parmi les aspects les plus préoccupants, le vieillissement des scientifiques de l’ISRA et l’ITA et les disparités salariales entre les niveaux de rémunération des deux instituts et ceux du secteur privé et de l’enseignement supérieur. Cette inégalité explique la difficulté qu’ont les instituts gouvernementaux à maintenir un personnel compétent malgré un grand nombre d’efforts de formation. Pour terminer sur une note positive, on peut noter qu’en dépit de l’érosion des niveaux de financement et de ressources humaines affectés à la R&D, les chercheurs agricoles du Sénégal sont toujours comptés parmi les chercheurs ayant atteint les niveaux de formation les plus élevés d’Afrique et les niveaux d’intensité de recherche du pays demeurent bien au-dessus de la moyenne africaine.