Auteurs :

Stads, Gert-Jan; Labare, Kodjo

Année :

2010

Publié par :

Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI); et Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA)

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Publications

En 2008, le Togo investissait 2,1 milliards de francs CFA dans la R&D agricole, soit 8,9 millions de dollars (en prix de 2005) ; ce total incluait les salaires, les frais de fonctionnement, les coûts de programmes, ainsi que les frais d’immobilisation. Le financement de la R&D agricole s’est révélé très instable au cours de la dernière décennie. Pendant les premières années suivant sa création, l’ITRA a été en grande partie tributaire du soutien reçu de la Banque mondiale par le biais du PNASA. Mais depuis l’achèvement de ce projet en 2003, la part des bailleurs de fonds par rapport à l’ensemble du financement de la R&D agricole est demeurée très  réduite. Les fonds provenant du gouvernement national et les ressources générées à l’interne (prestation de services et vente de produits végétaux et animaux) sont les principales sources de financement de l’ITRA.

Quant à la capacité de R&D agricole, le Togo a vu son effectif de recherche agricole diminuer d’un tiers, de 94 chercheurs ÉTP en 2000 à 63 en 2008. Les chercheurs de l’ITRA qui atteignent l’âge de retraite ne sont pas remplacés, ce qui, ces dernières années, conduit au vieillissement de son personnel de recherche. À l’ESA, l’âge moyen des enseignants-chercheurs est encore bien plus élevé. Pour aller à l’encontre du vieillissement de son équipe de chercheurs, l’ITRA a recruté une dizaine de jeunes ingénieurs en 2009 qui seront formés jusqu’au niveau de doctorat dans les années à venir. Bien que ce soit une évolution positive, le risque de fuite des cerveaux de l’ITRA vers les organisations internationales et les établissements d’enseignement supérieur demeure tant que la différence salariale reste si grande et  que le statut de chercheur à l’ITRA ne confère pas à ses chercheurs les mêmes avantages que ceux dont s’accompagne le statut d’enseignant-chercheur au sein de l’Université de Lomé.

Le lancement national du PPAAO/WAAPP apportera sans doute une amélioration temporaire de la situation financière, mais à long terme c’est l’État qui devra prendre les dispositions nécessaires pour consolider les bénéfices du programme. Il lui faudra prendre en charge le financement de la recherche agricole afin d’éviter  l’instabilité des investissements et des niveaux de la capacité humaine qui, jusqu’à ce jour, a caractérisé la recherche agricole au Togo.