Auteurs :

Stads, Gert-Jan; Béavogui, Famoï; et Diawara, Sékou

Année :

2010

Publié par :

Institut Iinternational de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI); et Institut de Recherche Agronomique de Guinée (IRAG)

Retour à :

Publications

Au cours de la période 2000–2008, l’effectif total des chercheurs agricoles en Guinée est resté relativement stable. Or le niveau d’investissement en R&D agricole a diminué de beaucoup : en 2008, le pays investissait environ 3,9 milliards de francs guinéens, soit 3,2 millions de dollars ÉU en prix constants de 2005) dans la recherche agricole, ce par rapport aux 14 milliards de francs guinéens (11,5 millions de dollars) investis en 2000. Cette baisse est largement imputable à l’IRAG, le principal organisme de recherche agricole du pays, largement tributaire de l’aide étrangère, et notamment celle obtenue dans le cadre des projets successifs dirigés par la Banque mondiale et par la France. Or la réduction du budget global affecté à la R&D agricole refléta non seulement l’affaiblissement du soutien des bailleurs de fonds, mais aussi la baisse des subventions de l’État : en 2008, la Guinée n’investit que 0,39 % de son PIBA dans la R&D agricole, ce qui représenta l’un des niveaux les plus bas de l’Afrique de l’Ouest.

Malgré la chute des dépenses, la période 2000–2008 a vu deux avancées positives, notamment la formation d’un grand nombre de jeunes chercheurs de l’IRAG et la connexion de l’institut à Internet. Néanmoins, l’avenir s’annonce sombre tant pour les organismes de R&D agricole de la Guinée, comme le climat politique actuel du pays n’incite pas les bailleurs de fonds à soutenir des projets en Guinée et les agences guinéennes ont de plus en plus de difficulté à acquérir des fonds de recherche par d’autres moyens. À défaut d’une perspective de financement, qu’il s’agisse de nouveaux projets de bailleurs de fonds ou bien du financement des associations de producteurs ou des entreprises privées, le Gouvernement guinéen devra considérablement augmenter sa contribution financière à l’IRAG s’il désire que ce dernier joue un rôle dans la réalisation de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté en effectuant des progrès dans le domaine de la recherche agricole. L’avenir de la R&D agricole en Guinée dépend donc fortement des nouvelles orientations de la politique générale du pays.