Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Antoine Kpodo et Gert-Jan Stads

Année :

2018

Publié par :

Institut international de recherches sur les politiques alimentaires et Institut Togolais de Recherche Agronomique.

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Publications

Tendances clés

Les dépenses de recherche agricole au Togo ont diminué de 70% entre 2000 et 2013, puis elles se sont quelque peu redressées. En 2016, le pays a consacré 1,9 milliards de francs CFA à la recherche agricole (prix constants de 2011), ce qui ne représente que 0,20% du PIBA.

En 2009, la levée d’un gel de recrutement dans le secteur public qui avait duré 17 ans, entraîna l’afflux de nombreux de chercheurs agricoles à l’ITRA et à l’Université de Lomé. Or depuis 2015, les effectifs affichent à nouveau une baisse: elle est due, principalement, aux multiples départs à la retraite de chercheurs universitaires, d’autres quittant pour des postes mieux rémunérés.

À l’ITRA, il manque la masse critique de chercheurs de niveau PhD/doctorat. Dans le cadre du PPAAO/WAAPP, un grand nombre de chercheurs ont récemment suivi (ou suivent actuellement) une formation doctorale à l’étranger.

Défis actuels

Les chercheurs de l’ITRA diffèrent de leurs homologues universitaires en ce qu’ils ne bénéficient pas du statut officiel de chercheur. Classés fonctionnaires, ils touchent des salaires nettement inférieurs ce qui explique la grande difficulté pour l’ITRA d’attirer et de retenir des chercheurs qualifiés.

L’ITRA manque de chercheurs suffisamment bien qualifiés dans nombre de domaines de recherche clés. Lui font notamment défaut des sélectionneurs de maïs, de riz et de sorgho.

Le nombre de variétés nouvelles mises en circulation par l’ITRA dans les années récentes est extrêmement faible comparé à celui d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest. L’état général des infrastructures de recherche de l’Institut fait obstacle à la conduite de recherches efficaces.

Options politiques

Pour accélérer sa productivité agricole et atteindre les objectifs fixés dans son plan de développement quinquennal 2018–2020, le Togo doit accroître ses investissements dans la recherche agricole et tirer profit des savoirs qui existent dans les pays voisins.

Le gouvernement devra notamment renforcer son appui financier à l’ITRA pour en faire un employeur plus compétitif, tant sur le plan de l’offre salariale et des bénéfices que pour ce qui est de l’état des installations et équipements (sans compter la mise à jour récente déjà réalisée dans le cadre du PPAAO/WAAPP).

L’accent doit également porter sur le maintien et l’évolution future des capacités des recherche récemment améliorées sous PPAAO/WAAPP et sur la capitalisation des avancées réalisées dans le cadre du WAATP.