Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Antoine Kpodo et Gert-Jan Stads

Année :

2017

Publié par :

Institut international de recherches sur les politiques et Institut togolais de recherche agronomique

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Publications

Sous-investissement grave

Par suite d’une baisse de 65% des dépenses de recherche agricole entre 2000 et 2014, le Togo n’investit en 2014 que 0,17% de son PIBA dans la recherche agricole — résultat bien inférieur à la cible de 1% fixée par les Nations Unies et l’Union africaine. Comme l’ITRA affecte le gros de sa subvention d’État aux frais salariaux, il est lourdement tributaire des apports (ponctuels et à court terme) des bailleurs de fonds pour la conduite de ses programmes de recherche, ce qui en compromet la continuité et l’efficacité sur le long terme.

De nouvelles recrues

Mettant fin à une période de gel de 17 ans, une large campagne de recrutement au sein du secteur public entraîna en 2009 une arrivée en masse de chercheurs agricoles. Toutefois, l’ITRA, dont les employés n’ont pas le statut officiel de chercheur et gagnent nettement moins que leurs homologues universitaires, continue à avoir du mal à recruter, retenir et motiver des scientifiques de bon niveau. L’affectation de chercheurs fort compétents à des services relevant du Ministère de l’Agriculture ne fit qu’exacerber le manque d’expertise propre de l’institut.

De meilleures qualifications

A l’opposé des universités du Togo, l’ITRA manque d’une masse de chercheurs qualifiés (PhD). Frappé d’embargo, le Togo a longtemps été privé d’une aide extérieure lui permettant de financer des formations postdoctorales. Aujourd’hui l’une des composantes du PPAAO, programme d’appui à la recherche agricole accompagné d’une subvention de la Banque mondiale ($12 millions pour 2012–2017) vise le renforcement des capacités. Suite à une analyse des lacunes à combler, 30 chercheurs de l’ITRA sont en cours de formation MSc et PhD, au Togo et dans d’autres pays ouest-africains.

Des défis infrastructurels

Une remise à neuf des stations d’élevage de bétail et de volaille de l’ITRA est actuellement en cours, sous les auspices du PPAAO, mais l’état général des autres stations, le manque de bureaux, de fréquentes coupures d’électricité et un accès peu fiable à internet demeurent autant d’obstacles empêchant les chercheurs de travailler efficacement. Il faut investir à grande échelle pour permettre à l’ITRA et aux autres organismes de surmonter les nombreux obstacles auxquels se heurte le secteur agricole du Togo.