Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Allarangaye Moundibaye et Gert-Jan Stads

Année :

2018

Publié par :

Institut international de recherches sur les politiques alimentaires et Institut Tchadien de Recherche Agronomique pour le Développement.

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Publications

Tendances clés

Une chute des prix mondiaux du pétrole a plongé le Tchad dans une crise économique grave, entraînant une réduction considérable des dépenses publiques. De 2012 à 2016, les dépenses totales de la recherche agricole tchadienne ont diminué de deux tiers.

En 2016, le Tchad n’a investi que 0,05% de son PIBA dans la R&D agricole, ce qui est inadéquat si l’on considère la faiblesse de sa productivité agricole, la rapidité de la croissance démographique, l’ampleur de la pauvreté et de la malnutrition, et l’échelle des importations agricoles — et tout cela, dans un contexte de changement climatique défavorable.

Une conséquence directe de ce grave sous-investissement est le faible niveau des résultats de la recherche, à la fois en termes de nouvelles variétés de
cultures et de publications scientifiques.

Défis actuels

Le Tchad manque d’une masse critique de chercheurs agricoles titulaires d’un doctorat, et près de 80% de ces chercheurs approchent l’âge obligatoire à la retraite.

Les infrastructures de recherche délabrées de l’ITRAD rend le travail des chercheurs extrêmement difficile.

La disparité hommes/femmes persiste et continue de nuire au développement du Tchad et à sa sécurité alimentaire. La participation des femmes au sein du système de recherche agricole reste extrêmement faible.

Options politiques

Pour atténuer l’impact escompté d’éventuels chocs financiers et pétroliers à venir, le gouvernement se doit d’établir des priorités de recherche agricole précises qui visent le long terme et de s’assurer des fonds requis pour appuyer durablement les programmes de R&D.

En outre, il devrait identifier des mécanismes créatifs susceptibles de stimuler les contributions au financement de la recherche agricole par des sources multiples. Le potentiel de financement du secteur privé reste largement inexploité au Tchad. Encourager le financement privé implique de fournir un environnement politique plus favorable en termes d’incitations fiscales, de protection des droits de propriété intellectuelle et de réformes réglementaires visant à inciter la diffusion des technologies internationales.