Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Souleymane Guèye et Gert-Jan Stads

Année :

2017

Publié par :

Institut international de recherches sur les politiques

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Publications

Volatilité des dépenses

Le climat aride fait qu’en Mauritanie, l’agronomie et la zootechnie jouent un rôle moins important que dans nombre de pays ouestafricains. En 2014, l’IMROP, dont les recherches principales portent sur les pêcheries, absorbait la majeure partie des dépenses de recherche agricole nationale. Les fortes fluctuations périodiques de son financement suite à l’expiration et au renouvellement de divers traités de pêche conclus avec l’Union européenne sont la cause principale de la grave volatilité des fonds total annuel que le pays investit dans la recherche agricole.

De faibles capacités humaines

Les déficits financiers, l’absence de “masse critique” de scientifiques qualifiés et le délabrement des infrastructures limitent les résultats de recherche du CNRADA et du CNERV et, donc, leur impact sur la production végétale et animale mauritanienne. Grâce au PPAAO, projet d’envergure financé par la Banque mondiale, ces centres devront pouvoir parer au plus pressé sur le plan des ressources humaines. Au demeurant, il faut redresser les inégalités de statut et de salaire opposant les chercheurs du CNRADA et du CNERV à ceux de l’IMROP et de l’enseignement supérieur.

Réforme institutionnelle

Le PSA financé par la Banque mondiale devait, en 2004, aboutir à l’établissement d’un plan national de la recherche agricole et à la fusion du CNRADA et du CNERV en un seul institut national. Or, 12 ans plus tard, il faut toujours d’urgence doter la Mauritanie d’une stratégie nationale de S&T plus efficace, améliorer la coordination de sa recherche agricole et renforcer ses instituts de recherche agronomique et zootechnique. Une revitalisation de la recherche agricole mauritanienne est impensable sans une ferme volonté politique et un engagement financier correspondant.

Participation du secteur privé

En Mauritanie, le secteur privé ne réalise que très peu de recherches agricoles. Au lieu de recruter des chercheurs propres, la plupart des grandes entreprises agricoles soustraitent leur recherche en la confiant à l’IMROP, au CNRADA ou au CNERV. La seule exception que l’on ait pu identifier est l’entreprise laitière Top Lait dont les 3 chercheurs ÉTP effectuent des recherches en rapport avec l’amélioration génétique du bétail, le fourrage et la santé animale.