Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Ouleymatou Traoré et Gert-Jan Stads

Année :

2018

Publié par :

Institut international de recherches sur les politiques alimentaires et Institut d’Économie Rurale.

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Publications

Tendances clés

De 2000 à 2014, les dépenses en faveur de la recherche agricole ont affiché une baisse erratique (de 23%, corrigée de l’inflation). Toutefois, durant les années récentes, ils ont commencé à augmenter, en raison d’un important aflux de fonds des balleurs de fonds.

En 2016, le Mali n’a investi que 0,44% de son PIBA dans la recherche agricole, contre 0,97% en 2000. L’évolution sur la période 2000–2016 montre que la croissance des dépenses en recherche agricole est restée en deçà de celle de la production agricole.

Ces dernières années, on constate une amélioration de la capacité de la recherche agricole malienne, tant au niveau des effectifs des chercheurs que de leurs qualifications.

Défis actuels

La recherche agricole malienne est l’une des plus tributaires des bailleurs de fonds. Cette dépendance à l’égard des fonds extérieurs d’appui à des projets de courte durée, combinée à de modestes financements publics, explique l’instabilité des dépenses encourue.

En 2014, l’IER a perdu 30 chercheurs séniors partis à la retraite; d’autres sont en passe de suivre. Ces dernières années, nombre de jeunes chercheurs ont suivi des formations grâce au PPAAO/WAAPP, mais il faut néanmoins intensifier les efforts de recrutement et de formation, et instaurer des mécanismes de motivation et de rétention du personnel.

La persistance de disparités hommes/ femmes nuit au développement et à la sécurité alimentaire du Mali. Ces dernières années ont vu croître la participation des femmes à la recherche, mais celles-ci demeurent sous-représentées au sein du système.

Options politiques

Pour réduire la dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds et parer aux chocs de financement futurs, il faut accroître les dépenses publiques, non seulement pour couvrir les frais salariaux, mais aussi pour appuyer de manière adéquate la gestion des programmes de recherche et les besoins d’investissement.

En outre, la mutualisation des efforts ainsi que des ressources matérielles et financières est essentielle. En dehors de l’industrie cotonnière, le potentiel de financement du secteur privé est inexploité. Pour pouvoir libérer ce potentiel, il faut d’abord créer un environnement politique propice, en termes d’incitations fiscales, de protection des droits de propriété intellectuelle et de réformes réglementaires visant à stimuler la diffusion des technologies internationales.