Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Ouleymatou Traoré et Gert-Jan Stads

Année :

2017

Publié par :

Institut international de recherche sur les politiques alimentaires et Institut d’Économie Rurale

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Publications

Lourde dépendance financière

En matière de financement de la recherche agricole, le Mali est l’un des pays africains les moins autonomes: conjuguée à la modicité de la subvention d’État, sa lourde dépendance vis-à-vis de la coopération au développement a entraîné de fortes fluctuations des dépenses de la recherche agricole. Les gels temporaires de l’aide extérieure qui ont suivi le coup d’État de 2012 et les troubles dans le nord du pays, ont mis en exergue la vulnérabilité du pays face aux chocs financiers, en accentuant l’intérêt qu’a le Mali à diversifier ses sources de financement.

Sous-investissement grave

En 2000, le Mali investit 1% du PIBA dans la recherche agricole, le minimum préconisé par les Nations Unies et l’Union africaine, mais en 2014, ces dépenses ne représentaient plus que 0,38%. Une augmentation de la subvention d’État est donc nécessaire, non seulement pour couvrir les frais salariaux, mais aussi appuyer les activités de base des programmes de recherche et le renforcement des infrastructures. De plus des mécanismes créatives devraient être explorés pour stimuler le secteur privé à financer des recherches additionnelles ne relevant pas de la filière cotonnière.

De nombreux chercheurs âgés

Vu que 87% des titulaires d’un doctorat maliens ont franchi le cap des 50 et 60 ans, le corps de recherche agricole du pays se range parmi les plus âgés d’Afrique. De lourdes pertes de capacité sont donc imminentes, suite aux départs à la retraite. Le PPAAO a soutenu la formation d’un nombre significatif de jeunes chercheurs ces dernières années. Toutefois, il faut davantage de recrutement et de formation, de même que des mécanismes afin de motiver et maintenir le personnel au fil du temps.

Manque de femmes

Au Mali, les agriculteurs sont en majorité des agricultrices or seulement 15% des chercheurs agricoles sont des chercheuses. Face aux défis uniques et pressants que doivent relever les agriculteurs maliens, une répartition hommes femmes plus équilibrée — qu’il s’agisse de chercheurs agricoles ou de gestionnaires de la recherche — permettra d’aborder avec plus d’efficacité toute la gamme des enjeux prioritaires, en tirant parti des connaissances propres aux femmes et de leur manière distincte d’envisager les problèmes.