Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Lunze Lubanga et Gert-Jan Stads

Année :

2018

Publié par :

Institut international de recherches sur les politiques alimentaires et Institut National pour l’Étude et la Recherche Agronomiques.

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Publications

Tendances clés

Entre 2009 et 2013, les dépenses de recherche agricole en RDC ont presque doublé (ajustées de l’inflation) par suite d’un effort du gouvernement pour revitaliser le secteur agricole et du lancement de projets financés par des bailleurs de fonds tels que le PDPC, le PARRSA et le PAPAKIN. Or, au cours des années plus récentes, le volume des investissements sur fonds publics dans la recherche agricole affiche une baisse constante.

En 2016, le taux d’investissement dans la recherche agricole de la RDC ne dépassait pas 0,24% du PIB agricole, l’un des plus bas d’Afrique.

Le nombre de chercheurs agricoles a augmenté de 60% entre 2009 et 2016, mais la plupart des chercheurs nouvellement recrutés ne possèdent qu’une licence ou une maîtrise.

Défis actuels

De nombreux facteurs entravent l’efficacité de la recherche agricole: l’état délabré des bâtiments et des équipements, le manque d’accès à des véhicules adaptés au terrain, la fréquence des coupures de courant perturbant les essais, les insuffisances informatiques (manque de connexion fiable à Internet et de technologies et logiciels mis à jour) et la médiocrité des canaux de communication entre le siège et les stations de recherche.

Aux organismes d’État, dont l’INERA, il manque toujours une masse critique de scientifiques qualifiés (et de nombreux diplômés en doctorat approchent l’âge de la retraite). L’offre salariale est telle qu’elle dissuade les jeunes chercheurs titulaires d’un doctorat d’opter pour une carrière dans le secteur public: ils sont nombreux à préférer tenter leur chance dans le secteur privé.

Options politiques

La faiblesse des investissements dans la recherche agricole de la RDC contraste fortement avec les objectifs ambitieux du Plan national d’investissement agricole (2014–2020). Pour accélérer la productivité agricole, le gouvernement devra redoubler ses efforts, en particulier pour ce qui est de la formation du personnel de recherche et de la modernisation des infrastructures.

En RDC, le potentiel de financement du secteur privé reste largement inexploité. Pour libérer ce potentiel, il faut créer un environnement politique propice, en termes d’incitations fiscales, de protection des droits de propriété intellectuelle et de réformes réglementaires visant à stimuler la diffusion des technologies internationales.