Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Lunze Lubanga et Gert-Jan Stads

Année :

2017

Publié par :

Institut international de recherches sur les politiques et Institut national pour l’étude et la recherche agronomiques

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Publications

Forte hausse des dépenses

Suite aux efforts du gouvernement pour relancer le secteur agricole et au démarrage de plusieurs projets financés par des bailleurs de fonds, tels le PDPC, le PARRSA et le PAPAKIN, les dépenses de la recherche agricole de la RDC ont doublé (en termes corrigés de l’inflation) entre 2009 et 2014 ; exprimées comme pourcentage du PIBA, elles sont passées de 0,20 à 0,34%. Les investissements dans la recherche agricole demeurent en deçà de la cible de 1% fixée par l’UA et l’ONU et ne suffisent pas pour répondre aux besoins de la RDC.

Des contraintes de capacité

De 2009 à 2014 la RDC a vu croître de près de 40% son effectif de chercheurs agricoles, même si la plupart des nouvelles recrues n’avaient qu’une licence/BSc ou un master/MSc. Tant l’INERA que les autres organismes gouvernementaux ne disposent donc pas d’une masse critique de titulaires d’un doctorat. Bon nombre de leurs chercheurs diplômés PhD approchent l’âge de la retraite: la faiblesse des salaires dans le secteur public détourne les jeunes de vouloir faire carrière dans la recherche — ils sont nombreux à préférer une des carrières qu’offre le secteur privé.

Une infrastructure obsolète

En RDC, la bonne conduite de la recherche agricole est entravée par de nombreux obstacles: le délabrement des bâtiments et des équipements, un manque de véhicules pour mener des recherches sur le terrain, la fréquence des pannes de courant perturbant la conduite d’essais, l’instabilité de la connexion internet, très peu de technologies et logiciels informatiques à jour et la médiocrité des structures de communication reliant le siège aux stations lointaines et isolées. Une profusion de problèmes qu’il faut traiter d’urgence en réalisant d’importants investissements.

Mise en commun des ressources

En RDC, face aux nombreuses contraintes, les universités et les organismes publics doivent améliorer la mise en commun des rares ressources dont ils disposent. En établissant conjointement les priorités de la recherche et en se partageant leurs ressources humaines et infrastructurelles, ils pourront créer des synergies bénéfiques à la conduite de la recherche et cela leur permettra de générer des produits susceptibles de renforcer la production agricole. Le rôle important que peut remplir le gouvernement est d’instaurer un environnement politique favorable à la collaboration.