Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Sékou Doumbia et Gert-Jan Stads

Année :

2017

Publié par :

Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires et Centre National de Recherche Agronomique

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Publications

Augmentation de la capacité

Ces dernières années la Côte d’Ivoire a vu croître rapidement sa capacité de recherche agricole, dans le secteur gouvernemental comme de l’enseignement supérieur, et ce aussi bien en termes d’effectifs que de niveaux de qualification. Rien qu’entre 2012 et 2014, le pays a recruté 43 chercheurs agricoles titulaires d’un doctorat et en 2014, un nombre considérable de chercheurs étaient en formation doctorale ou autres, au sein du pays ou à l’étranger. Ces efforts à grande échelle ne manqueront pas d’avoir un impact positif sur la qualité de la recherche agricole du pays.

Un mécanisme de financement exemplaire

Le CNRA se différentie de la plupart des INRA ouest-africains en ce qu’il tire le gros de son financement non pas du gouvernement et des bailleurs de fonds, mais de producteurs privés — ce via le FIRCA qui alloue au moins 75% des cotisations perçues par les producteurs au sein d’une filière donnée à la recherche sur la culture concernée. Le quart restant alimente un fonds de solidarité destiné aux filières dont les cotisations propres ne génèrent pas suffisamment de fonds. En Afrique, le FIRCA est unique et exemplaire en ce qu’il favorise une recherche axée sur la demande.

Stagnation des dépenses

De 2004 à 2014 les dépenses de recherche de la Côte d’Ivoire ont affiché une croissance insignifiante en termes corrigés de l’inflation. La subvention d’État n’a représenté que 16% du budget total du CNRA pour la période 2009–2014, ce qui est bien en deçà de l’objectif de 40% fixé par an lors de la création du centre en 1998. L’inaptitude du gouvernement à atteindre ses cibles budgétaires, conjuguée au décaissement tardif de la subvention font que le CNRA a du mal à réaliser les projets de recherche déjà lancés et à planifier un programme visant le long terme.

Un système de recherche productif

Malgré les troubles sociopolitiques et problèmes de financement récents, le système de recherche ivoirien est toujours le plus avancé et le plus productif de tous les systèmes de recherche d’Afrique francophone. Ses infrastructures de recherches sont bien meilleures que celles de la plupart des pays; ses chercheurs publient dans un large éventail de revues internationales; ses agences produisent un flux régulier de variétés améliorées et autres techniques, dont un système de vulgarisation performant assure ensuite la distribution à grande échelle.