Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Ernest Konguere et Gert-Jan Stads

Année :

2018

Publié par :

Institut international de recherches sur les politiques alimentaires et Institut Centrafricain de Recherche Agronomique.

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Publications

Tendances clés

Les crises politique et sécuritaire qu’a connue la RCA ces dernières années ont frappé durement les instituts de recherche agricole, aussi bien en termes d’infrastructures que de capacités humaines.

En 2015, le retour en RCA des bailleurs de fonds a entraîné une reprise des investissements dans la recherche agricole. Leurs apports ont, entre autres, contribué à réhabiliter certains centres de recherche et les équipements endommagés pendant la période de violence.

En 2016, la RCA a investi 0,40% de son PIBA dans la R&D agricole, taux bien inférieur à la cible minimale de 1% recommandée par l’Union africaine et les Nations Unies.

Défis actuels

Les principaux instituts centrafricains de recherche sur les cultures et l’élevage, l’ICRA et l’ANDE, doivent relever d’immenses défis sur le plan des ressources humaines: au moment ou il leur manque déjà une masse critique de chercheurs diplômés en doctorat, une grande partie de leurs scientifiques qualifiés approchent l’âge de la retraite.

Pour financer sa recherche agricole, la RCA dépend lourdement des apports instables des bailleurs de fonds. La recherche étant par nature une affaire de longue haleine, il lui faut un appui financier soutenu pour mener ses programmes à bonne fin, tandis que la réhabilitation des infrastructures s’impose d’urgence.

Options politiques

Pour atteindre la masse critique de chercheurs qualifiés en agriculture, l’État centrafricain doit d’urgence recruter et former de jeunes chercheurs. Une première action à prendre pour attirer de nouvelles recrues et les retenir consiste à réduire l’important écart entre les salaires des scientifiques gouvernementaux et ceux des universitaires.

Le plan du gouvernement pour la relance durable de la recherche agricole (coût total estimé à plus de 2 milliards de francs CFA) a été approuvé il y a près de 10 ans, mais sa mise en œuvre tarde à suivre par suite des troubles politiques récurrentes et de l’absence de fonds. Il est impératif qu’il soit réalisé sans délai pour renforcer la capacité institutionnelle de l’ICRA ainsi que les partenariats nationaux entre acteurs de la recherche et les collaborations de recherche agricole régionales.