Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Didier Begoude, Tata Precillia Ngome et Gert-Jan Stads

Année :

2018

Publié par :

Institut international de recherches sur les politiques alimentaires et Institut de Recherche Agricole pour le Développement.

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Publications

Tendances clés

En 2012–2015, les dépenses de recherche agricole (en termes corrigés de l’inflation) ont augmenté de près d’un tiers, ce qui reflète principalement la hausse des coûts salariaux suite à la reclassification du personnel de l’IRAD et l’augmentation des apports de la France par le biais du C2D, programme d’annulation et de conversion de la dette bilatérale.

En 2015, le Cameroun n’investit que 0,39% de son PIBA dans la R&D agricole, taux bien inférieur à la cible d’au moins 1% fixée par l’Union africaine et les Nations Unies.

En 2016, un effort de recrutement à grande échelle mit fin à une longue période de perte de capacités causée par les départs à la retraite en renforçant le groupe de scientifiques de l’IRAD de 90 nouveaux chercheurs.

Défis actuels

La plupart de ses nouvelles recrues étant titulaires d’un MSc, l’IRAD ne dispose pas d’une masse critique de chercheurs qualifiés dans des domaines clés, notamment ceux de la recherche sur la production animale, les arbres fruitiers, la nutrition et la sécurité alimentaire et sur les cultures vivrières autres que le maïs et le manioc.

À la différence de la plupart des gouvernements africains, l’État camerounais n’intervient que modestement dans le financement de la recherche agricole. Si depuis peu les bailleurs de fonds renforcent leur appui à la recherche agricole – signe positif, en soi –, une lourde dépendance par rapport à ce financement-là entraîne une plus grande vulnérabilité face aux chocs de financement, ce qui influe négativement sur la conduite de programmes de recherche à long terme.

Options politiques

Aux fins d’accélérer la productivité agricole du pays, le gouvernement camerounais se doit de respecter les engagements pris dans son plan national d’investissement agricole (2014–2020), augmenter ses propres investissements dans la recherche agricole et tirer parti des retombées de connaissances de pays voisins.

Au Cameroun, le potentiel de financement du secteur privé reste largement inexploité. Pour l’activer, il est essentiel de créer un environnement politique propice en termes d’incitations fiscales, de protection des droits de propriété intellectuelle et de réformes réglementaires visant à stimuler la diffusion des technologies internationales.