Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Ferdinand Nganyirinda et Gert-Jan Stads

Année :

2018

Publié par :

Institut international de recherches sur les politiques alimentaires et Institut des Sciences Agronomiques du Burundi.

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Publications

Tendances clés

Suite à la signature de l’accord de paix de 2003, les bailleurs de fonds ont fortement augmenté leur appui financier et le Burundi a pu renforcer ses dépenses en recherche agricole. À partir de 2009, une recrudescence de la violence et la corruption politique ont amené de nombreux bailleurs de fonds à suspendre ou à réduire leurs apports, d’où les importantes fluctuations des dépenses de recherche agricole notées au cours des dernières années.

En 2016, le Burundi n’a investi que 0,39% de son PIBA dans la R&D agricole.

L’effectif total des chercheurs agricoles a cru progressivement grâce au recrutement de jeunes scientifiques à l’ISABU et au retour au pays d’un grand nombre de professeurs burundais attirés par l’amélioration des niveaux de rémunération dans le secteur de l’enseignement supérieur.

Défis actuels

À l’opposé de leurs homologues universitaires, les scientifiques de l’ISABU n’ont pas le statut de chercheur: classés fonctionnaires, ils touchent des salaires bien plus bas. L’ISABU est donc mis au défi d’attirer des recrues qualifiées puis de les retenir, ce d’autant plus que l’adhésion au CAMES est un atout de plus qu’ont les universités pour séduire les chercheurs de l’institut.

Cependant, les liens entre les agriculteurs et les universités sont, de par l’orientation académique de ces dernières, nettement plus faibles que les liens avec l’ISABU, dont les activités de recherche appliquée sont davantage alignées sur les besoins des producteurs.

Options politiques

Vu les contraintes majeures qui pèsent sur les institutions de recherche agricole au Burundi, les organismes d’État et établissements d’enseignement supérieur doivent tirer meilleur parti de leurs faibles ressources en les mutualisant. Une identification collective des priorités et un partage des personnels et des infrastructures favoriseront la création de synergies de recherches dont les résultats escomptés amélioreront la production agricole.

Le plan de développement du Burundi pour la période 2018–2027 réserve un rôle clé à l’agriculture. Pour accélérer la productivité de celle-ci, l’État fera bien de renforcer ses investissements dans la recherche agricole et d’instaurer un environnement politique propice à l’exploitation des retombées technologiques de pays voisins.