Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Ferdinand Nganyirinda, Marie-Chantal Niyuhire et Gert-Jan Stads

Année :

2017

Publié par :

Institut international de recherches sur les politiques et Institut des sciences agronomiques du Burundi

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Publications

Volatilité du financement

Suite à la signature en 2003 de l’accord de paix au Burundi, l’arrivée immédiate de l’aide au développement pour appuyer la recherche agricole a entraîné, pendant plusieurs années, une hausse accélérée des dépenses. Or, plus récemment, la décision de suspendre ou réduire l’aide extérieure due à l’intensification des troubles et à la corruption politique, a eu un impact négatif sur les dépenses de la recherche agricole. En 2014, le pourcentage du PIBA (0,46%) qu’investit le Burundi dans la recherche agricole fut nettement inférieur à la cible recommandée de 1%.

Une capacité qui s’améliore

Par suite du recrutement de jeunes scientifiques à l’ISABU et du retour au pays de nombreux professeurs burundais attirés par les meilleures conditions salariales offertes dans le secteur de l’enseignement supérieur burundais, l’effectif national total des chercheurs agricoles s’est mis à croître progressivement. Toutefois, en termes de nombre de chercheurs titulaires d’un doctorat, la capacité burundaise de R&D agricole demeure très faible, surtout à l’ISABU et dans les autres organismes gouvernementaux.

Rémunération inéquitable

Classés fonctionnaires, non pas chercheurs comme leurs homologues universitaires, les scientifiques de l’ISABU touchent des salaires bien moins élevés et l’ISABU est mis au défi d’attirer et de retenir des chercheurs bien qualifiés. Les avantages de l’adhésion au CAMES est un autre aimant susceptible d’attirer vers les universités les chercheurs de l’ISABU. Or, l’orientation même des universités fait que leurs liens avec les agriculteurs sont moins forts que ceux de l’ISABU dont la recherche appliquée est plus pertinente aux yeux des producteurs.

Utilisation stratégique des ressources

Vu l’ampleur des obstacles entravant la recherche agricole burundaise, les organismes gouvernementaux et les établissements d’enseignement supérieur se doivent de mettre en commun leurs ressources. En établissant conjointement les priorités de la recherche et en se partageant leurs personnels et infrastructures, ces entités créeront des synergies bénéfiques à la conduite de la recherche et finiront par générer des produits susceptibles d’améliorer la production agricole. Il appartient au gouvernement de créer un environnement politique propice à la coopération.