Auteurs :

Léa Vicky Magne Domgho, Samuel Neya et Gert-Jan Stads

Année :

2017

Publié par :

Institut international de recherches sur les politiques et Institut de l’environnement et de recherches agricoles

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Publications

Le PPAAO, clé de la hausse des dépenses

Au Burkina Faso, les pics et les creux de la courbe des dépenses de la recherche agricole coïncident avec les débuts et les fins de grands projets financés de l’extérieur. En 2012, le dernier flux de dépenses découla du lancement du PPAAO, projet de 16 millions de dollars étalés sur 5 ans qu’appuie la Banque mondiale et qui doit faire de l’INERA le centre ouest-africain de recherches spécialisées sur la mangue, l’oignon et la tomate. S’il pourvoit aux besoins de formation et de réhabilitation liés à ces filières, d’autres domaines importants restent sous-financés.

Renforcer la subvention de l’État

L’un des rares pays africains à réaliser l’objectif d’investissement minimal dans la recherche agricole fixé à 1% du PIBA par l’UA et l’ONU, le Burkina Faso reste néanmoins fort tributaire des apports de l’aide au développement pour financer sa recherche agricole. Sans une subvention accrue et soutenue de l’État, pour couvrir les salaires des chercheurs et aussi les frais de programmes et d’infrastructures, la recherche ne pourra avoir l’impact souhaité à long terme. Par ailleurs, il faut que les financements de l’extérieur soient mieux alignés sur les priorités nationales.

Assurer la relève

Longtemps réfréné par des restrictions au recrutement, l’effectif total des chercheurs agricoles a récemment affichée une montée en flèche. Conscient des pertes de capacités que subiront les instituts du CNRST (dont l’INERA et l’IRSAT) suite aux nombreux départs à la retraite, le gouvernement a approuvé le recrutement entre 2013 et 2017 d’un grand nombre de jeunes chercheurs diplômés MSc et PhD. Ces chercheurs devront bénéficier de formations et d’un encadrement appropriés et il faudra veiller à ce que les conditions offertes incitent les recrues à s’engager à long terme.

Faciliter la vulgarisation

Au Burkina Faso, la faiblesse des liens entre la recherche agricole et les services de la vulgarisation nécessite un effort de renforcement. On note, depuis les années 1990, une baisse progressive du nombre d’agents de vulgarisation au point que le Système national de vulgarisation et d’appuiconseil agricoles (SNVACA) a perdu son efficacité. Il faut donc le doter de personnel et de fonds pour qu’il puisse diffuser plus efficacement les variétés et technologies améliorées mises au point par l’INERA en vue de leur adoption par les petits exploitants.