Auteurs :

Stads, Gert-Jan; Doumbia, Sékou

Année :

2010

Publié par :

Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI); et Centre National de Recherche Agronomique (CNRA)

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Publications

Au cours des années 90, la recherche agricole en Côte d’Ivoire connut d’importants changements avec le lancement du PNASA, projet en grande partie inancé par un prêt de la Banque mondiale et qui aboutit à la création du CNRA. Le coup d’État de décembre 1999 et le déclenchement de la guerre civile en 2002, au cours de laquelle le CNRA perdit bon nombre de ses structures de R&D dans les zones CNO, eurent pour conséquences le retrait de la Banque mondiale et la clôture précoce du PNASA. Ces événements ont eu un impact négatif sur le inancement du CNRA, structure semi-privée dont le inancement devrait être assumé par le gouvernement national (40 %) et par le secteur privé (60 %). En réalité, le gouvernement éprouve beaucoup de diicultés à remplir ses engagements : en 2008, il n’assuma que 15 % des dépenses du CNRA. Le secteur privé, à travers le FIRCA, et la vente des biens et des services se chargeaient du reste. L’incertitude quant au inancement de l’État rend diiciles les opérations quotidiennes et la planiication à long terme du CNRA. Malgré ces problèmes, le niveau du inancement du CNRA s’est révélé relativement stable au cours de ces dernières années.

Le FIRCA est un système de inancement unique et exemplaire en Afrique. Il a amélioré la recherche axée sur la demande et son mécanisme de solidarité permet  de garantir la disponibilité de fonds de recherche pour appuyer certains secteurs de production dont le volume de cotisation est faible. En outre, la recherche agricole ivoirienne n’est pas fortement dépendante de larges sommes provenant de bailleurs de fonds. Cela signiie que ses priorités de recherche sont moins dictées de l’extérieur, ce par rapport à la situation de nombreux autres pays en Afrique de l’Ouest.

La capacité de R&D agricole de la Côte d’Ivoire est très hautement qualiiée, mais en ne comptant que 122 chercheurs agricoles ÉTP (et 16 techniciens ÉTP avec un diplôme universitaire) en 2008, elle présente un niveau global relativement faible par rapport à bien d’autres pays de la sous-région. Cela ne constitue pas  nécessairement un motif de préoccupation parce que le statut d’institut semi-privé a permis au CNRA de rationaliser ses activités et sa structure organisationnelle : il réussit à maximiser les résultats en investissant moins de ressources et évite de se retrouver avec un personnel en surefectif. En dépit de la guerre civile et des problèmes de inancement, la recherche agricole ivoirienne, notamment celle menée par le CNRA, se range parmi les systèmes de recherche agricole les plus  performants etinnovateurs d’Afrique.