Auteurs :

Stads, Gert-Jan; Bani, Grégoire; et Itoua-Ngaporo, Assori

Année :

2010

Publié par :

Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI); et Délégation Générale à la Recherche Scientifique et Technique (DGRST)

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Publications

Les guerres des années 90 ont eu pour conséquence une diminution considérable des investissements réalisés dans la recherche agricole au Congo, mais depuis le tournant du millénaire, après le retour de la paix et avec la reprise de certains financements extérieurs modestes, les niveaux des dépenses en R&D agricole ont légèrement augmenté. En 2008, le Congo investissait 1,2 milliards de francs CFA dans la recherche agricole, soit 4,6 millions de dollars PPA (les deux montants en prix de 2005) ; ce total incluait les salaires, les frais de fonctionnement, les coûts de programmes, ainsi que les frais d’immobilisation. On constate que, par  comparaison avec la situation de beaucoup d’autres pays de la sous-région, le soutien financier apporté à la R&D agricole congolaise par les bailleurs demeure très faible.

À la différence du niveau des dépenses, l’effectif total des chercheurs dans les centres placés sous la DGRST a baissé au cours des années 2001–2008. Cette diminution s’explique largement par le départ à la retraite d’un grand nombre de chercheurs auquel s’ajoute un gel de recrutement de la fonction publique. L’âge moyen des chercheurs de la DGRST dépassant actuellement de loin les 50 ans, les chercheurs congolais se classent parmi les plus âgés de l’Afrique. On prévoit  qu’entre 2010 et 2016, 60 % des fonctionnaires permanents de la DGRST prendront leur retraite. Il va sans dire que, dans les années à venir, le recrutement se présentera comme un défi majeur.

La relance du secteur agricole congolais est une exigence impérative. Elle contribuera à réduire la pauvreté en milieu rural et à diversifier l’économie au moment où la production pétrolière, principale source de revenu du pays, est en baisse. Toutefois, il manque au pays une politique nationale de recherche agricole, qui soit claire et soutenue par une planification stratégique et des programmes à long terme. Les centres de recherche sont caractérisés par un manque de coordination lié à l’absence de lignes directrices nationales et à la dilution des propositions d’orientation émises par la DGRST pourtant supposée être le centre de décision. Bien que le  Gouvernement opère actuellement un regroupement des centres pour créer des instituts de recherche, il reste à voir si les graves problèmes de coordination, de  financement, de recrutement et de formation seront abordés. Pour pouvoir maintenir une masse critique de scientifiques agricoles au niveau national et satisfaire la demande en technologies liées aux ambitions actuelles de développement agricole du Congo, le Gouvernement devra – impérativement et sans aucun délai – procéder au recrutement et à la formation de jeunes chercheurs et veiller à ce que des programmes de recherche, bien ciblés, bien coordonnés et bien financés soient mis en  oeuvre.