Auteurs :

Stads,Gert-Jan; Maïga, Aliou

Année :

2011

Publié par :

Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI); et Institut d’Économie Rurale (IER)

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Publications

Au Mali, malgré tous les efforts que les autorités ont faits ces dernières décennies pour promouvoir le développement agricole, la R&D agricole reste largement  tributaire de l’aide accordée par des bailleurs de fonds et des banques de développement, notamment dans le cadre des projets successifs dirigés par la Banque mondiale, par le gouvernement des Pays-Bas et par la Fondation Syngenta. Au cours de la période 2001–2008, cette forte dépendance de projets extérieurs et de durée limitée, conjuguée à de modestes niveaux de financement public, a suscité d’importantes fluctuations annuelles tant au niveau des dépenses que des effectifs de recherche, et une situation d’incertitude financière pour les agences maliennes de R&D agricole. En 2008, le Mali investissait 5,9 milliards de francs CFA,
soit 24,6 millions de dollars PPA (en prix de 2005), et il employait 313 chercheurs ÉTP (y compris de nombreux contractuels qui n’ont pas le même statut que les fonctionnaires).

À l’IER, grâce à divers programmes de formation financés par des bailleurs de fonds, le nombre total de chercheurs titulaires d’un doctorat/PhD est passé de 41 à 61 au cours de la période 2001–2008 ; les qualifications moyennes du personnel scientifique au sein des établissements d’enseignement supérieur se sont également améliorées. À l’heure, l’âge moyen des chercheurs de l’IER se situe bien au-dessus de 50 ans, et ce, malgré l’intégration récente dans la fonction publique d’un grand nombre de ses contractuels. D’ici quelques années, cette réalité constituera un défi incontournable, car de plus en plus de chercheurs expérimentés et hautement qualifiés vont prendre leur retraite. L’urgence est donc au recrutement et à la formation de jeunes chercheurs afin de maintenir, au niveau national, une masse critique de scientifiques agricoles.

En matière de politique agricole, plusieurs initiatives récentes telles que la modification des statuts, tant de l’IER que de ses chercheurs, et l’adoption de la LOA en 2006, permettent d’espérer que les autorités maliennes accorderont désormais une priorité croissante à la R&D agricole. Toutefois, tant que le Gouvernement ne s’engage pas à financer la R&D agricole de façon plus intensive et plus durable, il reste à voir si le Mali va pouvoir relever, d’une manière efficace, les défis de la lutte contre la faim et la pauvreté.