Auteurs :

Stads, Gert-Jan; Issoufou, Mourima; et Malam Massou, Aboubacar

Année :

2010

Publié par :

Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI); et Institut National de la Recherche Agronomique du Niger (INRAN)

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Publications

Avec un taux qui, en 2008, ne dépassait pas 0,25 % de son PIBA, le Niger se classe parmi les pays africains qui investissent le moins dans la recherche agricole. En effet, en 2008, les dépenses consacrées à la R&D agricole avaient chuté de 80 % par rapport au niveau enregistré en 1998, l’année de l’achèvement du PNRA financé par la Banque mondiale et depuis cette date, la recherche agricole nigérienne en général (et l’INRAN en particulier) se trouve dans une situation financière pénible. L’enveloppe annuelle que le Gouvernement attribue à l’INRAN ne couvre même pas les coûts salariaux encourus et l’institut est donc obligé de générer des ressources en interne pour joindre les deux bouts. Ses programmes de recherche sont entièrement financés par des bailleurs de fonds. Or l’on s’attend néanmoins à une remontée prochaine des investissements dans la R&D agricole du Niger, d’une part en raison du lancement du PPAAO/ WAAPP financé par un prêt de la Banque mondiale et d’autre part grâce à d’importants projets financés par AGRA. On prévoit également que la transformation du statut actuel de l’INRAN en établissement public à caractère scientifique, culturel et technique aura un impact positif sur les investissements futurs de l’institut.

Cependant, la période de crise a laissé son empreinte négative sur la capacité de recherche agricole. Entre 2005 et 2008, l’effectif des chercheurs titulaires d’un  doctorat de l’INRAN est passé de 26 à 17 ÉTP, réduction en partie causée par le départ de certains scientifiques hautement qualifiés pour des emplois mieux rémunérés dans des organisations non gouvernementales ou internationales. En plus, un gel de recrutement à la fonction publique fait monter en flèche l’âge moyen du personnel de recherche dans les instituts gouvernementaux. Des dizaines de chercheurs prendront leur retraite dans les années à venir et il est donc crucial de recruter et de former de jeunes chercheurs afin de pouvoir maintenir, au niveau national, une masse critique de scientifiques agricoles. L’établissement récent du CNRA laisse espérer que le financement durable, le recrutement et la formation du personnel de R&D agricole occuperont un rang plus élevé sur l’échelle des priorités de la politique publique du Niger dans les années à venir.